Les médecins chercheurs de l’Institut Gustave Roussy œuvrent à l’évolution des techniques thérapeutiques en cancérologie en développant une médecine de précision et l’immunothérapie chez l’adulte. Ces nouvelles approches concourent également à apporter des réponses aux tumeurs pédiatriques qui prennent de si nombreuses formes qu’elles sont considérées comme des cancers rares.
Entrepreneurs & Go a choisi d’apporter en 2018 son soutien au programme Développer une nouvelle immunothérapie contre le cancer – équipe multidisciplinaire (INSERM, Gustave Roussy, Université Paris-Sud) dirigée par le Dr Sébastien APCHER, qui est une des voies de recherche les plus prometteuses en oncologie.
3 questions au Dr APCHER
Au plan général, existe-t-il une approche différente de la recherche en immunothérapie chez l’adulte et chez l’enfant ?
Jusqu’à présent, l’approche est similaire à celle des adultes, mais nous savons que les cancers pédiatriques sont différents dans leur environnement immunitaire, donc nous l’explorons actuellement pour l’adapter en conséquence. En effet, les enfants sont touchés par des cancers tels que des leucémies, des cancers du système nerveux central et des lymphomes alors que les principaux cancers chez l’adulte sont des cancers qui touchent des organes différents tels que le poumon, le sein, la prostate ou le colon. Par ailleurs l’une des particularités des cancers pédiatriques consiste dans le fait qu’ils soient peu infiltrés par le système immunitaire.
Quelles sont les typologies de cancer de l’enfant chez lesquelles les avancées en immunothérapie sont les plus certaines ?
Deux thérapies innovantes sont à relever et peuvent être exploitées pour guérir le cancer de l’enfant. La première thérapie innovante est l’utilisation de cellules lymphocytaires T du patient qui ont été génétiquement modifiées afin qu’elles expriment à leur surface cellulaire un récepteur antigénique chimérique pouvant reconnaitre un antigène spécifique tel que l’antigène CD19 exprimé par les cellules tumorales afin de les éliminer. Ce traitement pourra être utilisé par exemple dans les traitements des leucémies lymphoblastiques aiguës. La deuxième thérapie innovante est l’utilisation d’inhibiteur du point de contrôle immunitaire par l’utilisation d’anticorps appelés anti-PD1/anti-PDL1. Ils constituent le principal espoir de traitement pour de nombreux cancers touchant les patients adultes. C’est une piste prometteuse et intéressante pour les cancers pédiatriques, peu différents des adultes tels que les lymphomes de Hodgkin et les lymphomes B.
L’immunothérapie offre-t-elle plus d’espoir dans des traitements plus ciblés, moins rudes pour ces jeunes patients ?
Oui, mais elle doit être adaptée à l’hôte pédiatrique et à l’environnement immunitaire cancéreux de l’enfant. Les cancers pédiatriques présentent beaucoup moins de mutations par rapport aux cancers chez les adultes. Or l’efficacité de l’immunothérapie est basée sur le profil mutationnel du patient : plus le cancer sera muté mieux le traitement sera efficace. De ce fait notre but est d’identifier d’autres voies plus spécifiques pour traiter les cancers pédiatriques.
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