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Entrepreneurs & Go : engagement renouvelé en tant que mécène en 2022 auprès de la Société Française de Rhumatologie

13 décembre 2022 Protéger et accompagner les entrepreneurs

La tenue du 35ème Congrès Français de Rhumatologie à la Porte de Versailles du 11 au 13 décembre voit l’attribution des Bourses et subventions 2022 destinées aux jeunes chercheurs, délivrées par la Société Française de Rhumatologie.

Dans le prolongement de l’action engagée en 2021 sur la recherche dédiée à la polyarthrite rhumatoïde, Entrepreneurs & Go contribue en 2022 en tant que mécène au financement du programme conduit au sein de l’Université d’Harvard, par le Dr Pierre-Antoine Juge, de l’hôpital Bichat « Etude de l’influence du Locus HLADR-B1 sur la survenue d’une pneumopathie interstitielle diffuse au cours de la polyarthrite rhumatoïde ».

La parole au Docteur JUGE qui nous donne quelques repères pour comprendre cette pathologie et les orientations du programme de recherche qu’il conduit.

Pouvez-vous nous rappeler ce qu’est la polyarthrite rhumatoïde et son incidence au sein de la population générale française ?

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie auto-immune systémique touchant préférentiellement les articulations. Non traitée, elle est responsable de douleurs et de destructions articulaires à l’origine d’un handicap fonctionnel majeur. La PR est une maladie relativement fréquente car elle touche environ 0,5% de la population française. Il s’agit du rhumatisme inflammatoire auto-immun le plus fréquent.

Les origines multifactorielles de cette maladie auto-immune sont-elles aujourd’hui mieux connues ?

Les origines exactes de la PR sont encore actuellement inconnues. On sait qu’il s’agit d’une maladie multifactorielle associant des prédispositions génétiques et des facteurs de risque environnementaux tels que le tabac. Dans la PR, il existe une vraie interaction « gène-environnement » à l’origine de la formation d’auto-anticorps spécifiques de la maladie. Ces auto-anticorps sont probablement responsables de l’inflammation et de la destruction articulaire. L’existence d’autres facteurs inhalés tels que l’exposition à la silice ou la pollution atmosphérique fait suspecter un rôle important des voies aériennes dans le développement de ces auto-anticorps.

Qu’en est-il au plan curatif ?

La PR a bénéficié d’importantes avancées thérapeutiques. Depuis l’utilisation des premières « biothérapies », vers la fin des années 1990, jusqu’au développement récent de petites molécules ciblées, les rhumatologues ont assisté au développement de traitements efficaces dans la PR. Toutefois, ces traitements ne sont pas curatifs et permettent seulement d’endormir la maladie. La plupart des patients récidivent à l’arrêt ou lors de l’espacement de leur traitement.

Vous vous intéressez dans le cadre de ce programme à une orientation spécifique qui est celle de l’incidence d’une pneumopathie interstitielle au cours de la polyarthrite rhumatoïde ? Pourriez-vous nous en dire plus sur le cadre de cette étude ?

La PR peut se compliquer de manifestations extra articulaires (atteintes pulmonaires, ophtalmologiques, cardiaques…). Avec l’amélioration de la prise en charge, la fréquence de ces manifestations a nettement diminué… sauf celle des atteintes pulmonaires. Parmi celles-ci, les pneumopathies interstitielles diffuses (PID) pourraient même atteindre jusqu’à la moitié des patients. Longtemps asymptomatiques, les PID associées à la PR peuvent progresser et entraîner une importante surmortalité. Il est donc particulièrement important de mieux comprendre ces PID associées à la PR. Quels en sont les facteurs de risque (génétiques et environnementaux) ? Quel dépistage optimal proposer ? Quels patients vont progresser et développer une atteinte pulmonaire sévère ? Quel est l’impact des traitements de la PR sur les PID ? Il reste encore beaucoup à comprendre.

Quels sont les attendus de ce programme ?

Nous comprenons également de mieux en mieux les facteurs associés à l’aggravation des atteintes pulmonaires dont certains peuvent être corrigés (activité inflammatoire de la PR, tabagisme…). Des études récentes ont également identifié certains traitements qui pourraient ralentir la progression de ces PID.

En identifiant les facteurs génétiques et environnementaux associés au développement d’un PID au cours de la PR, j’aimerais pouvoir proposer un dépistage adapté selon le risque de chaque patient. Le dépistage précoce de cette complication permettrait de proposer rapidement une prise en charge optimale et de ralentir la progression pulmonaire.

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